Space Frontier: L'exposition "Science et Fiction", à la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette. Chapitre I
Et c'est avec une infinie délectation que l'amateur de S.F s'immergera dans cette expo, innovante et généreuse, et qui, enfin, traite ce genre avec les égards qu'il lui est dû.
Un panorama complet et fastueux de la science fiction dans un même lieu, présenté avec rigueur et sérieux, on n'osait en rêver.
C'est pourquoi, l'amateur éclairé de S.F ressortira avec une émotion difficilement contenue de l'exposition "Science et Fiction, aventures croisées"de la cité des sciences et de l'industrie de la Villette.
On ne peut qu'admettre la volonté et l'exigence des commissaires de l'exposition (que soit rendu ici hommage à Mesdames Hiard et Lecuyer).
Elles ne négligèrent aucun moyen pour promouvoir ce genre cher à nos coeurs, de
façon ludique et pédagogique.
Et les accessoires issus de la science, la vrai, telle que la maquette de la sonde martienne Viking, ou la combinaison spaciale cédée par la NASA, se mêlent de façon homogène aux reliques qui ont marqué pour longtemps (pour toujours?) la grande histoire de la science fiction.
Et quelles reliques! Littéraires tout d'abord. D'une première édition de "la terre à la lune", aux manuscrits de travail originaux de Pierre Boule ou de Phillipe Curval, en passant par des Pulps à peine jaunis des années 50, les commissaires de l'exposition mettent à l'honneur une littérature souvent méprisée par une frange d'intellectuels de toilettes publiques (un jour de grève des dames pipi!).
Ils sont aidés en cela par des éditeurs, qui mettent à disposition des visiteurs de très nombreux romans et bandes dessinées. Compulsables dans des aires où le lecteur pourra se poser et tenter de les feuilleter, faute de les lires. Car il lui sera bien difficile de faire abstraction des bandes sons des extraits de films diffusées sur les nombreux écrans qui ornent les murs de l'exposition.
Car soyons honnêtes, c'est bien pour la S.F cinématographique et télévisuelle que le grand public s'est déplacé. Et la part belle est d'ailleurs faite à la fiction sur pellicule.
Pas moins de 170 pièces viennent happer le visiteur pour le plonger dans des univers issus du petit ou grand écran.
Ces costumes et accessoires, qui vont du plus rare (la tenue de Bowman de "2001, l'odyssée de l'espace" date tout de même de 1968!), au plus kitch (Ah, les uniformes de la série "V", et son orange qui pique les yeux.), constituent un extraordinaire musée éphémère.
Musée dont Arnaud Grunberg pourrait en être le conservateur. Collectionneur depuis des décennies, à la limite du compulsif, ce passionné loue aujourd'hui les costumes, maquettes, et autres accessoires qu'il a patiemment engrangés au fil des ans. Et fait partager ainsi au plus grand nombre son amour pour la science fiction, et par la même, préserver de la décheterie des objets qui ont contribué à notre attachement au genre. Qui comporte certes son lot de nanars charmants, mais aussi de chefs d'oeuvres intemporels et absolus, qui ont su faire honneur à la science fiction, et au cinéma en général.
Et c'est d'ailleurs avec l'un de ces monuments (attention, voici arriver le grand prix de la transition foireuse 2011.), puisque l'exposition s'entame sur le théme de l'espace, illustré par un film qui en retrace son "odyssée" (clap clap clap, hourra pour cette pirouette verbialistique!!). "Un de ces monuments...", que dis je, LE monument de la S.F, le bijou filmique de Stanley Kubrick, l'éternel "2001, l'odyssée de l'espace".
La quasi totalité des maquettes du film initiateur d'un nouveau souffle dans la S.F moderne ayant depuis longtemps disparue, l'exposition nous propose de magnifiques copies de la navette Orion III, de l'Aries 1-B, et d'un moon bus (toute trois réalisées par Martin Bower, maquettiste au talent incomparable, sur lequel nous reviendrons plus tard). La combinaison de Dave Bowman, elle, est tout droit sortie du film. Rescapée du grand nettoyage par le vide qu'avait effectué la MGM après la sortie du film, cette relique parmi les reliques est la pièce la plus ancienne de l'exposition (1968).
Le module de commande de Discovery, est lui issue de "2010, odyssée 2", de Peter Hyams. Fabriquée "au jugé", cette version du Discovery s'éloigne quelque peu de celui de "2001", les maquettistes n'ayant eu pour la dupliquer que quelques photos du film original. Une gageur, pour un résultat bluffant.
La responsable des combinaisons solaires aux allures de personnages à la Botero, à par trois fois collaborée avec Dany Boyle: Suttirat Anne Larlarb est également la "Dress designer" derriére les costumes de "Slumdog millionaire" et "127 hours".
Concepteur des costumes d"Armageddon", Micheal Kaplan réalisa également ceux de "Blade Runner" (en association avec Charles Knode pour ce dernier titre.). Soit une purge et un monument à son actif.
John Mollo est une légende d'Hollywood. Quelques années aprés avoir été oscarisé pour son travail sur "Star Wars, a new hope", John Mollo conçu les costumes d'"Alien, le 8éme passager" (dont le design des combinaisons spaciales a été repris à Jean "moebius" Giraud).
L'espace semblait être le domaine de John Mollo. Deux aprés "Alien", il crait les costumes d'"Outland", la version spaciale d'"un train sifflera trois fois".
L'originalité de cette combinaison résidait dans le fait que le casque était rétro éclairé par de petites ampoules. Cette astuce permettait au spectateur de bien distinguer l'acteur à l'intérieur du casque, mais éblouissait tant les acteurs, qu'ils jouaient presque à l'aveugle.
John Mollo regagna une derniére fois les étoiles, en créant les costumes d"Event horizon".
Aprés ce dernier film, John Mollo s'éloigna du cinéma, et ne se consacra plus qu'à sa passion pour les uniformes militaires. Il ne fit plus plus profiter de son talent qu'à quelques rares téléfilms.
Kym Barret à quelques perles à son crédit: Outre la trilogie "Matrix", elle fut dress designer pour "Roméo+Juliette", "From Hell", ou encore tout derniérement "the amazing Spider-Man".
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C'est bien grâce à la S.F que Deborah Everton devint une référence en tant que costumiére, aussi bien dans le milieu du cinéma que de la télévision. Car outre "Abyss", elle dessina les costumes de "Star Trek, First contact", et fut pour la télé responsable des tenues des personnages de "X Files"(épisode pilote), "Earth 2", ou encore le pilote en deux parties de "Battlestar galactica".
Et c'est d'ailleurs par un vaste hall consacrait entre autres à "Battlestar Galactica" que la visite se continue, au chapitre suivant (pour les mous de la souris, c'est bien là qu'il faut cliquer).
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