The nerd is a zombie! : Maquillage spécial
Comme tout fans de fantastique, l'adolescence de Stéph et Vincent ronronne encore des magnétoscopes VHS ou V2000(voire Bétamax! les plus anciens d'entre vous apprécieront.) dans lesquels se dévidaient les films les plus improbables, qu'ils visionnaient entre potes. Cependant, un point commun liait une grande majorité des bandes qui occupaient leurs après midi loin du collège: Elles contenaient pour la plupart des "traines savates" décharnés, à l'inextinguible faim de chair humaine, communément appelé "mort vivant".
Bien qu'aujourd'hui Stéph et Vincent soient devenus d'honnêtes contribuables adultes (hum...), leur inclination pour ces viandards réfractaires à la mort n'a pas décru d'un iota. Et lorsque Stéph proposa à Vince de se glisser dans la peau de l'un de ces zomblars affamés, celui ci n'a pas hésité un dixiéme de seconde. Zombie à la vie à la mort!!
De toute les créatures que composent le grand bestiaire du fantastique, le mort vivant tient une place prépondérante.
Si nous admirons le charisme du vampire, et plaignons la solitude de la créature de Frankenstein, nous redoutons le mort vivant. Bien qu'il fasse office de catharsis face à notre peur primitive et ancestrale de cette grande inconnue qu'est la mort, le zombie nous place devant l'inéluctabilité de celle ci et la dégradation corporelle qui s'en suit. Tôt ou tard, elle frappera à votre porte. A l'instar des cadavres en goguettes de la saga zombiesque(six films à ce jour) de Romero, lentement mais inexorablement, la mort vous arrachera des vivants! Irrémédiablement. Du moins en vient on à le souhaiter à la vue du sort réservé aux "non morts" dans les oeuvres du réalisateur de Pittsburg, et dans les dizaines de films qu'elles ont engendrées et inspirées. Car depuis 1968, année de sortie de "Night of the living dead", le mort ne se contente plus de pourrir dans sa caisse en bois, à nourrir les vers, loin du regard des vivants.
Depuis cette année fatidique, le mort s'exhibe, étale au grand jour sa corruption physique, et revandique sa putréfaction. Ne pourrait on pas voir dans cet essaim de cadavres déambulants devant le supermarché de "Dawn of the dead", un simulacre de "Dead Pride"?
Le mort vivant, comme vous le constatez, peut se préter à une multitude d'analyses et d'interprétations psycholo-sociolo pouët pouët. Plus prosaïquement, il est la créature fantastique la plus économique à réaliser. Car pour un zombie frais du jour, une palette de fonds de teints allant du bleu congestionè au gris crayeux et quelques centilitres de sang sont les seuls ingrédients nécessaires.
Mais pour un beau zombie faisandé de quelques semaines, voire de quelques mois, le recours au latex est indispensable.
Et comme Stéph et Vince n'ont jamais caché leur goût prononcé pour la viande en putréfaction très avancé, c'est tout l'attirail du parfait "zombie maker" que Stéph dû sortir.
Une fois le matériel réuni, resta à dénicher un volontaire prêt à se faire enduire le visage de diverses matières malodorantes sans rechigner. Stéph n'eut pas à chercher bien loin cette victime consentante: Quand il s'agit de promouvoir le fantastique, et accessoirement de s'adonner à des expériences purement règrèssives, Vincent répond toujours présent!
Première étape, et non des moindres, la prise d'empreinte.
Le moulage du visage de notre souffre douleur se fit à l'aginate. Cette matière polymère naturelle à texture gélifiante est extraite des parois cellulaires et des espaces intercellulaires des algues brunes, comme la laminaria Hyperboréa et la Ascophyllum Nodosum(le mec, comme il se la joue vendeur de chez Jardiland!!). Elles sont récoltées dans les eaux les plus froides et plus claires du globe: les mers arctiques au large des côtes norvégienne et canadienne et dans l'Atlantique Nord. L'alginate est utilisée dans des industries aussi variées que l'alimentaire (gelifiant pour crèmes desserts, sauces, liants pour charcuteries...), le textile(épaississant pour pâte à imprimer...), ou encore les produits pharmaceutiques(enrobage de pilules et dragées, emplâtres et pansements, sans oublier bien sur les moulages dentaires et auditifs).
Après gelification de l'alginate, Stéph posa sur la pâte un contre moule en bandes plâtrées, afin de rigidifier le moule en pâte polymére.
Il est à noter que le moule aurait pu ètre réaliser directement en bandes plâtrées. Mais l'aginate donne aux moules un rendu d'une finesse inégalable, que ne permet pas la bande plâtrée, bien que bien plus économique.
Vincent dû patienter de longues minutes sans bouger le moindre muscle facial, au risque d'endommager irrémédiablement le moule. Mais que ne ferait il pas pour passer à la postérité?
Une fois Vincent délogé de sa gangue, Stéph versa généreusement du plâtre dans le moule encore frais, afin d'obtenir un tirage positif du visage.
Sur ce tirage en plâtre, Stéph sculpta en platiline ce qui allait devenir "Vince of the dead".
Le modelage terminé, lissé et détaillé, Stèph en réalisa un moule en plâtre.
A l'intérieur de ce nouveau moule, Stèph coula du latex liquide, en fine couche. Il s'assura que les bordures du tirage soit les plus fines possible, afin qu'elles se fondent sur le visage de Vincent, lors de la pose.
Afin de faciliter la mise en couleur de la prothèse, Stéph teinta dans la masse le latex avant sa coulée, celui ci étant blanche à la sortie de la bouteille. Extraite du moule, et ici positionnée sur le moulage de Vincent, la prothèse reçu avant sa pose encore quelques touches de couleurs. Ce seront pour Vincent, autant de minutes épargnées sous les pinceaux de Stèph.
Puis vint le moment de la pose!
Le collage de la prothèse s'est faite à la colle à postiche, colle hypoallergènique.
Le latex n'offre qu'une amplitude très relative au mouvement(ici Vincent tente un sourire.). Pour ce type de prothèse faciale, qui demande une grande souplesse afin de retranscrire les expressions de la personne qui se trouve dessous, la mousse de latex est plus que recommandée. Mais son application, qui implique une délicate phase de cuisson, requiert une expérience que n'avait pas encore acquise Stéph. De plus, son prix élevé n'incite pas au gaspillage.
Le duo de trublions optèrent donc pour le latex liquide, trés facile d'accès, peu onéreux, et très satisfaisant pour une simple séance de photos.
Enfin, Vincent va prendre le teint cadavérique que réclame un machabée revenu à la vie.
Après avoir couvert de fonds de teints toute les parties apparentes du corps sculptural de Vincent, Stèph accentua tout les creux de la prothèse avec du fard à base acrylique, appliquable au pinceau.
Particulièrement aisé d'emploi, ces fards ont, tout comme la gouache, la particularité de pouvoir se retravailler une fois sec.
Permettant ainsi de fondre les couleurs, et d'éviter les coups de pinceaux trop net, qui décridibiliseraient le maquillage. Ci dessus, Stèph applique encore une mince couche de fond de teint, afin de fondre d'avantage les teintes les une aux autres.
Une ultime touche de sang frais, et "Vince of the dead" est fin prêt pour parader.
Vincent maîtrise à fond la "Zombie attitude".
La photo qui suit a été retouchée numériquement par les bons soins de Stèph, afin d'accentuer la morbidité de la créature.
Stéph n'ignorait pourtant pas l'aversion que possède Vincent pour le bidouillage numérique. Ou quand le monstre se rebelle contre son créateur(vieux thème...).
Sa douce refusant de se coucher au côté d'un cadavre couvert de fond teint, Vincent dû se débarrasser à grand regret de ses oripeaux de mort vivant.
Pour Stéph et Vincent, cette première séance de maquillage spécial, pleine de tatonnements, ne devait être que les prémices d'autres projets, qu'ils se sont promit un jour de réaliser. Mais ça, c'est une autre histoire...
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