strange-factory

strange-factory

Ne me kit pas...II : Les kits "Screamin'" au 1/4.

En prolongeant l'exploration du monde (perdu) de la maquette de science fiction et du fantastique, nous ne saurions manquer de nous pencher plus en avant sur la production de la compagnie "Screamin'". Cette dernière, aujourd'hui rangée dans le grand coffre aux souvenirs du geek nostalgique, su combler, durant les décennies 80-90, les amateurs de kits originaux et de belles tailles.
Investigation du pourvoyeur de monstres aux travers de ses catalogues et publicités.

Bien que quelques années avant de fermer ses portes, la société "Hurleuse" avait distribuée des Kits aux 1/8 et 1/6, pour la plupart provenant de la société Japonaise "Kaiyodo", "Screamin'" avait bâti sa réputation grâce à ses kits aux 1/4, tous produits en internes. 
Parce qu' ils ont été à l'origine du succès de cette compagnie, et qu'ils furent les plus volumineux kits de personnages cinématographiques jamais commercialisés, nous ne traiterons dans cet article  uniquement des kits à cette échelle. Et comme vous le découvrirez, le sujet est déjà vaste.

 Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

C'est  pour clairement signifier qu'ils n'étaient pas venus pour faire dans le mièvre et le rose bonbon, qu'à à la fin des années 80, un tout nouvel atelier  new yorkais de production de maquettes à monter, choisi comme nom commercial "Screamin'".
Aprés s'être assurés les services de modeleurs de premières bourres, Richard Hamecher et Daniel Fay se firent fort de consoler les maquettistes en deuil depuis la disparition de la société "Aurora", en distribuant sous forme de kits, parmi les plus grandes icônes du cinéma fantastique.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

Débutant leur collection avec Freddy Krugger, "Screamin'" annonçait la couleur : laissant les monstres classiques à son concurrent direct "Horizon", "Screamin'"  fit des personnages et monstres du cinéma moderne son domaine de prédilection.

Comme pour rétablir la balance, ce fut l'affolante Cassandra Patterson dans sa panoplie d'Elvira qui succéda au trop cuit tueur d'Elm Street.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

       Tous, ou presque, connurent l'honneur d'être mis en piéces et emboités dans un emballage cartonné estampillé "Screamin'": Jason Voorhees des "Vendredi 13", Leatherface des "Massacre à la tronçonneuse", Michael Myers des "Halloween", et pas moins de cinq Cénobites des "Hellraisers"! A commencer par leur leader, le très piquant Pinehead...

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit
 

 ...qui connu deux versions, ci contre présentées, suivi de prés par le Butterball cénobite, le chatterer cénobite, la female cénobite, et un Dr. Channard tardif. Ce dernier connu une édition "glow in the dark", en PVC phosphorescent. Un gadget qui dù exaspérer bien des maquettistes.
La seule et unique exception que se permit "Screamin'"dans son choix de tourner le dos aux monstres classiques, fut avec le vampire de "London after Midnight"(1927).
Film présumé disparu dont il ne reste plus que quelques extraits épars, met en scène un pseudo suceur de sang interprété par l'immense Lon chaney . "Screamin'" se devait d'acquérir les droits de ce personnage, ne serait ce que pour rendre hommage à ce grand acteur, mondialement reconnu pour son interprétation de Quasimodo dans la toute première version de "Notre dame de Paris"(1923), mais aussi et surtout pour son incroyable performance  dans "le fantôme de l'Opéra"(1925).

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit


 Bien que le catalogue "Screamin'" ne soit constitué que de personnages existants, aux droits d'exploitation déposés, la compagnie new Yorkaise fit une tentative de création originale en produisant un loup garou inédit, de très moyenne facture. L'essai ne fut jamais renouvelé.
 Aprés s'être fait adopter de tous les fans de fantastique, "Screamin'" s'engagea dans le très fructueux créneau de la science fiction.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

Mais c'est bien timidement qu'ils abordèrent le thème de la S-F.  Le "Rocketter", film de Joe Johnson adapté du comic de Dave Stevens, relevant plus du SteamPunk que de la S-F pure. Cependant, le kit, de plus de 40cm et modelé par personne d'autre que (BigBoss)Randy Bowen, est un joyaux de finesse et de détails.
En fait, les débuts de "Screamin'" dans la S-F pure débuta sous les plus mauvais auspices: Par quelle aberration l'atelier New Yorkais choisi d'éditer ce mutant, issu d'un film très dispensable, "Suburban commando", avec le catcheur Hulk Hogan en acteur(?) principal? Il va sans dire que ce kit ne déclencha pas les passions.
Ils corrigèrent bien vite ce faux départ en achetant au gros barbu en chemise à carreaux la licence lucrative "Star Wars". Dés 1993, les catalogues "Screamin'" exibérent fièrement un C3PO aux proportions et symétries approximatives, un Yoda trés expressif, sans oublier un Darth Vader tout en mouvement, et un Han Solo tout blaster dégainé. Cette première salve bouleversa les fans de la trilogie.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

Les kits qui suivirent n'eurent rien à envier aux précédents. Un chewebacca de presque 45cm, un tusken raiders vindicatif, un stormtrooper, le bounty hunter Boba fett et un Luke Skywalker brandissant son light saber, poussèrent les fans de la trilogie à mettre la main aux portes monnaies.
Même si tous ces kits ne sont pas de qualités égales, la taille de ces pièces en font aujourd'hui des produits dérivés très recherchés, et donc parfois fort onéreux.
Alors en quête de sujets originaux, "Screamin'" fit une petite incursion dans la science fiction old school en proposant un splendide Flash Gordon portant les traits de Buster Crabe, suivi de prés par son ennemi juré, le terrible empereur Ming.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

Pour autant, "Screamin'" ne renie pas le genre qui lui a apporté les faveurs des maquettistes amateurs, à savoir l'horreur et le fantastique.

  Tout au contraire, puisque jusqu'à ce qu'elle ferme ses portes, fin des années 90, l'intégralité des kits au 1/4 de la société New Yorkaise n'auront plus pour thème que des personnages issus du cinéma fantastique. Et pas des moindres!
Comme le Ash, tout droit sortis du "Army of darkness" de Sam Raimi ("Evil Dead 3" en France),  qui inclue dans le boîtage la main mécanique du héros, et la tronçonneuse qu'il se greffe au moignon. L'acquéreur pouvant ainsi choisir l'un ou l'autre accessoire, et personnaliser sa maquette. Le Nécromicon, autre accessoire symbolique du film,  est également fourni avec le kit, sans aucun doute l'un des plus abouti.
Le "Crypkeeper", hôte de la série culte "Les contes de la crypte" emboite le pas aux héros des "Evil Dead".
Bien que depuis longtemps réclamé à grands cris par les fans, ce n'est qu'en 1996 que Micheal Myers, le tueur des "Halloween",  intègre enfin la grande famille "Screamin'". Malheureusement, la sculpture du personnage, aux proportions incertaines et aux détails trop peu soignés, ne fait pas honneur au psychokiller qui lança la carrière de John Carpenters. Malgré ses quelques défauts, le kit sera l'un des plus gros succès de la boite à monstres.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

Dans la foulée, "Screamin'" édita deux monstres classiques revisités, deux créatures qui allaient devenir les ultimes kits au 1/4.

Ces dernières maquettes de très grandes tailles furent le champ du cygne de la boite à monstres. 
Elle tira sa révérence en offrant, en guise de testament, les deux plus célèbres créatures du fantastique littéraire et cinématographique.  Car nul autre que Dracula et la créature de Frankenstein ne pouvaient clôturer avec plus de panache cette courte période, dont les geeks maquettistes ne pourront se remémorer sans verser une petite larme.
Le Dracula, majestueux, est tiré de la version de 1992, de Francis Ford Coppola. C'est dans son apparence de vieillard en robe rouge vif que "Screamin'" choisi de représenter le monstre des Carpathes.
Quant à la créature de Frankenstein, elle a les traits de Robert de Niro, qui interprétait le monstre dans le film de Kenneth Branagh, datant de 1994. Les amateurs de surdétaillage purent avec ce dernier kit donner libre court à leurs maniaqueries: En effet, la boite contenait un minuscule rouleau de ficelle, qui permettait, une fois coupé à la taille requise et coller aux endroits idoines, de figurer les points qui maintenaient les plaies de la pauvre créature revenue à la vie. 

La disparition de la boite "hurleuse" fut d'autant plus rude, qu'elle avait su fidéliser ses clients. Lui même féru de fantastique, Richard Hamecher se fit un point d'honneur à tisser un lien entre sa société et les fans qui en achetaient sa production. Pour ce faire, il édita périodiquement une newsletter qui distillait de précieuses informations sur les techniques de maquettisme,  l'actualité des kits à venir, ainsi qu'un inévitable "courrier des lecteurs".

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

 Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

la particularité de ces kits de grandes tailles, résidait dans le fait qu'ils étaient en PVC (polychlorure de vinyle), et non en PP (polypropyléne) éjecté, comme les maquettes traditionnelles. Le PVC, peu couteux , permettait de rendre accessible au plus grand nombre ces pièces de qualités(Même si en France, import oblige, les kits se trouvaient à rarement moins de 450 Francs d'époque!).  L'inconvénient principal du PVC restant son état souple,  l'utilisation du mastic lors du montage de la pièce demandait une certaine maîtrise de ses matières. De plus, il était fortement recommandé de charger la base du kit ( en plâtre ou résine), afin d'assurer une stabilité à ces personnages tout en hauteur, qui ne demandaient qu'à tester le principe de gravité par l'exemple.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

La mise en peinture des kits réclamait impérativement une couche d'apprêt acrylique. Le PVC pouvant parfois avoir de fâcheuses réactions avec les peintures Enamel (Humbrol, Heller...). Tout comme pour le collage, qui s'effectué exclusivement à la SuperGlue, la peinture du PVC imposait des règles dont étaient dispensés les maquettistes de kits en PP.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

Même si les plus opiniâtres (et fortunés) maquettistes peuvent encore trouver quelques rares kits "Screamin'" en boites sur le net, l'époque de ces splendides piéces est bel et bien derrière nous. Elle a fait place à la standardisation, avec les figurines dites de "collection", certes de très grandes qualités, mais ne laissant aucune place à la personnalisation. Car c'est justement la personnalité qu'apportait le maquettiste qui faisait toute la valeur du kit, en le rendant ainsi unique.
La totalité des producteurs de kits PVC ont aujourd'hui mit les clefs sous la porte. Nombres d'entre eux distribuaient des kits de qualité nettement supérieure à ceux proposer par "Screamin'"("Halcyon" et sa collection de kits issus de la franchise "Alien" en est l'exemple le plus frappant.), mais malgré cela, elle tient une place bien à part dans le coeur des maquettistes du monde entier. Sans doute grace à la passion transmise par ses deux cofondateurs, qui transparessait à chaque nouvelle édition.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit
 La majorité des documents illustrant cet article sont issus des "archives" de Vince. Car selon lui, tout tas de vieux papiers sans valeurs amoncelés au fond d'un placard poussiéreux et humide mérite le terme d'archives.



04/02/2010
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi