Voir Venise...: La Vénitienne d'Alberto Varanda
Seconde collaboration Varanda/Stéph, second coup de maître. Alberto Varanda proposa de mettre en volume plus qu'un personnage inédit et original: Une atmosphère, un sentiment. Transposer en trois dimensions un climat de mystère et de douce mélancolie n'avait au départ rien d'évident. Et c'est peut être là que réside tout l'attrait de la chose.
Qui est cette fille en robe corbeau? Qui se cache sous ce masque blême? Mais est ce un masque? Ne pourrait elle pas être un fantôme, souvenir des carnavals passés? Le personnage féminin dessiné par Varanda laisse un libre choix quant à son interprétation. Et c'est tout à l'honneur du dessinateur de "Bloodline"! Thème usé jusqu'à la corde, le carnaval de Venise avait tout du sujet casse gueule. D'aucun en aurait fait une parfaite illustration pour voyage organisé réservé au troisième âge. Mais c'était sans compter sur le talent de Varanda, qui transcende ici un sujet depuis fort longtemps galvaudé. A Stéph maintenant de retranscrire en volume ce personnage mystérieux à la pose toute en retenue.
Les plus perspicaces d'entre vous auront peu être reconnu la généreuse poitrine qu'arbore notre Vénitienne en devenir. Bravo à ceux qui ont reconnu les atouts féminin de "La Pirate", dont Stéph a recyclé le buste. Buste qui repose sur une volumineuse robe en plastiline.
Mais ne vous méprenez pas! Lorsque je parle de recyclage de portions existantes, ne voyez pas là une solution de facilité de la part de Stéph. La corpulence et l'échelle entre les deux modèles étant la même, réutiliser la même base pour le buste relève tout simplement du bon sens. Il fut retouché, et la tête totalement modifiée. Une fois ces ajustements faits, le buste fut moulé, tiré en résine, et posé sur le corsage en platiline.
Les détails et froufrous de la robe commencent à sortir...
...Et la coiffe apparait.
Les dentelles s'affinent, et les perles viennent orner les vêtements de notre mystérieuse Vénitienne.
Les broderies du corsage et de la coiffe ont été découpées numériquement dans du film adhésif, et collées sur le premier tirage en résine, qui deviendra le master grâce auquel Stéph obtiendra le moule définitif.
Une fois tirées aux nombres d'exemplaires désirés, nos Vénitiennes seront peintes avec le plus grand soin: Des brossages à sec viendront ré hausser les plis du tissus et les broderies.
Au vu du résultat final, nous pouvons enfin souffler en constatant que Stéph a su préserver l'ambiance qui se dégageait du dessin d'Alberto Varanda. Mais pouvait il en être autrement?
Malgré sa pose statique, nous serions à peine surpris de voir notre Vénitienne s'animer pour emprunter un pont enjambant l'un des nombreux canaux qui parcourent la vieille ville, et disparaître dans une venelle de cette cité contre nature, perchée sur une lagune de la mer Adriatique.
Sobre et racée, cette figurine est incontestablement une réussite majeure dans la carrière de Stéph.
A découvrir aussi
- A l'abordage!!:La pirate de Félix Meynet
- Un ange passe...:Paradis Perdue d'Alberto varanda
- La fille de Schoenonte:Atalante de Didier Crisse