Savoir arrondir les angles:Le modelage et le moulage au service de la déco intérieure.
Nous furent un moment confrontés à un douloureux dilemme: Cet article a t il bien sa place dans la "Strange Factory"? Car si il est question de modelage, de tirage en plâtre, et de peinture, il n'y a en revanche nulle trace de thème fantastique ou science fictionnel, pas plus que de comics ou de BD Franco Belge! Alors Quid?
Mais à la réflexion, le simple fait que Vincent termine en moins de deux ans l'un de ses projets n'est il pas en soit fantastique? Et c'est fort de cette révélation que cet article apparait ici, et non sur "Maisons et Jardins.Com"! Et puis aussi parce qu'ils n'ont pas voulu de nous à "Maisons et Jardins"...
C'est vrai, quoi de moins fantastique qu'une bête cloison de maison, séparant le hall du salon, et possédant une large ouverture permettant de circuler d'une pièce à l'autre. Une large ouverture carrée. Une large ouverture carrément moche!!!!!
Vincent, en amateur de courbes, de galbes et de douces rondeurs, s'est fait fort de casser ces vilains angles vifs! Deux solutions pour ça: La brutale, à grands coups de disqueuse, ou la soft, en collant des plaques de staffs. A la surprise générale, c'est pour la deuxième qu'opta Vincent(Sinon, pour le coup, cet article n'aurait vraiment rien à faire ici...).
Désirant rappeler le style Art Nouveau qui lui est si cher, Vincent choisi un motif végétal pour orner la frise qu'il s'apprête à modeler. Celle ci fait 7 CM de large pour 50CM de long et moins de 0,8 MM d'épaisseur, et fut modelée en plastiline sur une plaque de pvc. Seulement 50 CM, car la frise se compose de plusieurs modules identiques, qui se raccordent les uns aux autres. Les angles ont fait l'objet d'un autre modelage, qui lui aussi se raccorde parfaitement à la frise rectiligne. Quand il s'agit d'en faire le moins possible, Vincent développe des capacités insoupçonnées.
Le modelage terminé, les pièces furent moulées en élastomére. L'élastomère ayant la consistance d'une crème liquide, un coffrage en carton parfaitement étanche est indispensable. L'élastomère catalysé (durci), on détache le coffrage en carton, pour en faire un second, plus large, afin de couler le contre moule en plâtre.
Sans ce contre moule rigide, le moule en silicone risquera tout simplement de se déformer, rendant les tirages délicats, voire impossibles. Le contre moule se fera en deux parties, facilitant ainsi les démoulages.
Maintenant que tout ce petit monde est durci et sec, nous passons enfin à l'étape du moulage. Dans le cas ici présent, pas moins de vingt quatre tirages furent nécessaire pour couvrir la surface à décorer.
Le contre moule est ajusté, et immobilisé grâce à une sangle. Le tirage se faisant en plâtre(Prestia extra dur, de chez Lafarge.), il est indispensable de graisser le contre moule, afin qu'il n'y ai pas d'amalgame entre lui et le tirage, créant ainsi un gros tas de plâtre inutilisable. Pour cela on le badigeonne généreusement de vaseline(j'en vois qui sourit...), et ce, avant chaque tirage!
Et c'est en série, dans la joie et l'allégresse, que se font les tirages. Les premiers cassent lors du démoulage, ou nécessites de grosses retouches (à l'enduit fin) car couverts de bulles, et les derniers, l'expérience faisant, sont presque parfaits.
Tout les tirages enfin effectués, et les pièces retouchées, arrive l'exaltante étape du collage des frises. On sort règle, équerre, crayon noir, niveau à bulle, et bien entendu une colle résistante. Dans le cas présent fut utilisée une colle silicone, celle ci permettant de réajuster pendant prés d'une heure les plaques collées au mur.
Les angles ont été comblés grâce à des plaques de polystyrènes.
Les raccords entre les plaques se font à l'enduit fin, appliqué avec générosité...
...Et poncé avec soin, au papier de verre d'abord moyen, puis très fin, pour ne laisser aucune trace, et rendre le raccord invisible. Ne pas hésiter non plus à regraver les motifs du bois à l'endroit où le ponçage les a effacés.
l'espace créé par le mur entre les frises recto et verso a été comblé par de l'enduit, en plusieurs passes. Puis il sera poncé, et finement texturé dans l'enduit frais, pour éviter un trop gros contraste entre les motifs de la frise qui accrochent la lumière, et sa tranche qui ne ferait que la renvoyer.
Nettoyée et dépoussiérée, la frise est prête à recevoir sa couche de peinture acrylique. Puis ses trois couches de patines (Vince remercie ici chaleureusement sa douce, indétrônable miss patine !). La "patine" est un jus liquide, qui se compose, lorsque il est posé sur de l'acrylique, d'une grande proportion d'eau, de colorant(peinture ou colorant en tube) et de liant. Ce dernier permet à la patine d'adhérer au support, et de ne pas disparaitre au moindre coup d'éponge. Il s'agit en fait d'une peinture qui laisse apparaitre son support, ne le teintant que très légèrement. La patine s'applique au pinceau, et essuyée au chiffon, ou directement à l'éponge. Mais il existe une multitude de méthodes pour concevoir des effets de patines originales et innovantes.
Qui l’eut cru: Vincent donne dans la petite fleur et les motifs champêtres! Lui, rétorque que l'on peut saliver à la vision de trépanations de zombies à grands coups de machettes et posséder malgré tout une âme bucolique. Bucolique, bucolique...Disons qu'il a un certain don d'adaptation.
Quoi qu'il en soit, c'est vrai qu'elle était moche cette ouverture carrée!
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