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Nous avions déjà abordé les accessoires et objets issus de la trilogie "Retour vers le futur". Mais si, rappelez vous, juste LA. Sans évoquer cependant "L"'accessoire le plus représentatif des trois films de Robert Zemeckis. A savoir la DeLorean à voyager dans le temps. Faute de matériaux originaux, nous avions remit à plus tard notre dissertation illustrée par l'image, attendant l'opportunité qui nous permettrait d'aborder dignement ce véhicule, symbolisant à lui seul, tout un pan de l'entertainment de la fin du 20éme siècle.
Cette opportunité, c'est Stéph en personne qui nous l'apporta. Sous la forme de bien belles photos toute fraiches. Ce qui incita alors Vincent à jouer encore une fois les "monsieur sait tout" du cinéma de science fiction, et à  Ysengrin de se fendre d'une petite vidéo concoctée avec amour et quelques bières pour supporter les multiples demandes de modifications de Vincent.
Retour sur le passé d'une voiture au futur plein d'avenir.



En quittant son atelier pour se rendre au salon du Bourget 2013, pour  remettre à la société THALES  le résultat de plusieurs mois de dur labeur (une reproduction au 1/2 du satellite d'observation terrestre Pléiade), Stéph était loin de se douter, ce matin là, qu'il allait faire un bon de 29 ans en arrière.
En cette année 1985, il tomba amoureux, comme des millions d'autres adolescents de part le monde, d'une belle mécanique à la carrosserie inoxydable. Et qui non seulement "avait de la gueule", mais avait la particularité de voyager...dans le temps!
Là, sous l'aile d'un avion ATR 600, trônait une DeLorean, version Time Machine. Sous le coup de l'émotion, notre Etrange Factoriste s'approcha prudemment du véhicule, s'attendant à en voir surgir le Doc et Marty . Mais ce furent des membres des studios Universal qui l'accueillirent, en prétendant qu'il s'agissait là de l'une des 7 Deloreans ayant participé aux tournages. Nous démontrerons plus loin qu'il s'agit en fait d'un très bon fac-similé, et que les gens d'Universal sont de gros mythos (Strange Factory, le blog qui n'a pas peur de la vérité!!). les bobines de démodulations temporelles encore habillées de leurs mousses de protection, la belle dame venait à peine d'être débâchée.


Comme toutes les stars, la Delorean Time machine voyage incognito.


On serait en droit de se demander ce que peux bien pouvoir faire un véhicule à roues dans un salon de l'aéronautique. D'ailleurs, on se le demande tout de go : "Que peux bien faire un véhicule à roues dans un salon de l'aéronautique?? Hein? dites? Mais répondez! Il y a quelqu'un?".
Les plus perspicaces d'entre vous l'auront remarqué, il s'agit là de la Delorean Hover, la version volante aperçue à la toute fin du premier film, ainsi que dans sa suite. C'est bien, vous êtes très observateurs, mais ça n'a strictement aucun rapport avec sa venue sur le salon.  La véritable légitimité de sa présence est à chercher du côté des concepteurs du véhicule qui servi de base à la berline spacio temporelle, la DeLorean DMC-12.



"Quitte à voyager à travers le temps au volant d'une voiture, autant en choisir une qui est de la gueule", disait le Doc Brown à Marty. Cette "gueule", ou ligne, est dû au designer Giorgetto Guigiaro. Également responsable de l'apparence de la nouvelle cabine de l'ATR-72-600.
Sortie des planches à dessin du designer Italien à la fin des années 70, la DeLorean DMC-12, au moteur V6 développant 130 ch, fut le seul et unique modèle de voiture produit par la société DeLorean Motor Company.  Après de nombreux retards et déboires technique, l'usine DMC, basée en Irlande du Nord, débuta en 1981 la production des 8583 exemplaires du coupé sport . DMC fermera ses portes 1982, après l'arrestation de John DeLorean (Pour traffic de drogue. A trop vouloir diversifier ses activités... Il sera finalement reconnu non coupable), son fondateur. Les modèles en cours d'assemblage seront finalisés par la société Consolidated International, jusqu'en 1983.
Avant-gardiste, la DeLorean était techniquement très en delà de ce que les voitures de sa catégorie proposaient. Déjà en avance sur le temps, avant qu'elle n'y voyage sur grand écran (dans le temps!! Vous suivez?). Car en ce début des années 80,  son système audio, son pare-chocs à absorption et châssis déformable, condamnation centralisée, sa climatisation, rétroviseurs et vitres électriques, étaient tout ce qu'il y avait de plus novateur. Sa caractéristique sans doute la plus étonnante étant sa carrosserie inoxydable, et antimagnétique. Caractéristique si particulière que les scénaristes de "retour vers la futur" l'intégreront aux dialogues : "par ailleurs, la carrosserie étant en acier inoxydable, à la dispersion des flux..." explique Doc à Marty, avant d'être interompu  par l'arrivée mitraillante des terroristes à qui le professeur avait "emprunté" le plutonium nécessaire au voyage temporel. 



Si aujourd'hui la DeLorean est immédiatement associée à "Retour vers le futur", il s'en est fallu de peu pour que ce fusse une Mercedes Benz 300SL qui permette à Marty et Doc de vivre leurs multiples aller retour temporels.

Si les portières "papillons" l'assimilaient  quelque peu au design du coupé Américain, le prix, lui, différait largement! La production nécessitant l'emploi de plusieurs véhicules du même modèle (5 en totalité), l'achat de voitures de collections  aurait sérieusement grevé le budget. La balance pencha rapidement au profit de la DeLorean, moins onéreuse (Tout de même 25 000 Dollars...), récente, et Américaine mÔssieur.
Plus économique encore, aurait été le tout premier support envisagé pour devenir le "véhicule" temporel...Un réfrigérateur!! On en frémi rétrospectivement. Et pas que de froid.
"Marty, vite, dans le bac à légumes, tes enfants ont besoin de toi!"
Une fois fixé sur le modèle, il fallu l'appareiller afin que le spectateur lambda assimile, au premier regard, qu'il n'avait pas à faire un véhicule destiné à se la péter auprès des  bimbos ou à sortir maman les weekends.
Andrews Probert fut le premier designer à se pencher sur la "time machinisation" du coupé.

Concept de la DeLorean time machine Andrews Probert. Il fut le responsable du look de l'hélicoptère star de la série "Airwolf", ainsi que de la moto de "Tonnerre mécanique". On lui doit également les illustrations de production de film comme "Star Trek" ou la série "Galactica"1978.

Sensé avoir été construit par un savant excentrique et impulsif, le véhicule temporel fut jugé par la production trop propre et soigné. Un aspect "bricolé au fond d'un garage" eu été plus judicieux. C'est alors que le grand Ron Cobb vint donner sa version de la voiture temporelle.

Concept Art de Ron Cobb

Réalisateur et producteurs surent alors qu'ils tenaient là leur machine à voyager dans le temps.
A un détail prêt... l'évent de la chambre à fission nucléaire n'était alors présent uniquement sur le côté droit du haillon arrière, comme on le voit sur le concept art ci dessus.
Trouvant cette asymétrie fort peu gracieuse, le département artistique proposa alors à Probert de revenir à sa table à dessins pour laisser sa patte sur le travail d'un Ron Cobb, qui venait de quitter la production pour d'autres aventures.
C'est alors que les bouches d'aération changèrent de fonction au court du film. 

Concept Art de Andrews probert

 

Hormis cette modification, qui accentue l'aspect "vaisseau spatial" du véhicule, d'autant plus flagrant vu de dos, les concepts de Ron Cobb furent  respectés. Des bobines et câbles longeant la carrosserie, au réacteur nucléaire, en passant par l'aménagement de l'habitacle, constellé de diodes et de commutateurs, les techniciens de la société Filmtrix assemblèrent tout cet attirail, faisant passer ainsi une Delorean classique pour une machine à voyager dans le temps.  

Ron Cobb est à l'origine de nombreux engins, vaisseaux et environnements, qui marquèrent la science fiction cinématographique. On lui doit notamment le Nostromo du film "Alien", les vaisseaux de "last starfighter", ou des véhicules militaires d'"Aliens".

Sans pour autant être une servile photocopie des concepts originaux, les décorateurs- accessoiristes "adaptèrent fidèlement" les dessins de Cobb. Ils aérèrent l'habitacle, conjurant ainsi le côté cockpit d'avion de ligne, tout en gardant la quintessence du travail du grand designer.

Cependant,L'organe principal et indispensable pour le voyage temporel, dont Doc eu l'idée en se cognant la tête dans ses toilettes, n'est pas né sous les crayons du designer de "Conan le barbare".
C'est dans le département artistique de la production, dirigé par Lawrence G. Paul, que fut créé le convecteur temporel (flux capacitor in O.V), nécessitant 1,21 gigawatt pour s'activer ( la version Française, inflationniste, cite "2,21 gigawatt". Quand on sait que 1 Gigawatt suffit pour alimenter un million de logements, on se demande bien ce que les traducteurs ont bien voulu démontrer en augmentant ainsi la puissance du réacteur).



A l'intention des étourdis qui ne sauraient plus si la DeLorean provient du film "retour vers le futur" ou "Gladiator", les exposants déposèrent dans l'habitacle des copies d'accessoires des deux premiers épisodes. Des accessoires concourant ainsi à l'irruption de l'univers fictif de Marty et Doc dans notre triste monde concret, à la tangibilité triomphante. 



Si sur le fauteuil côtés passager siégeait le Hoverboard et la casquette tirés de l'épisode II...



...Plus discret se faisait le caméscope JVC, modèle GR C1, avec lequel Marty filme les premiers essais du véhicule temporel dans l'épisode I.



De parfaites répliques que l'on peut se procurer aisément sur le net, pour quelques dollars.
Plus ruineux devait être le prix de la DeLorean, pourtant toute aussi fausse que les produits dérivés qu'elle contenait.
Car comme nous le dénoncions plus haut, les assertions du personnel des Studios Universal ne sont que calembredaines et billevesées! Non, cette DeLorean n'a participé à aucun des trois films de la saga "Back to the future", et n'a même jamais été aperçue sur un écran de cinéma! Mais devant la qualité de la reproduction, fidèle en tout point, nous ne pouvons qu'être indulgent.
"Mais, saperlipopette et ventre-foutre, comment ces manants peuvent ils pretendre discerner une vrai DeLorean d'une fausse", allez vous rugir.
C'est fort simple. Sachant qu'il n'existe plus qu'une seule DeLorean Time machine originale issue du premier épisode (pour un total de 5 véhicules pour les trois films, sans compter une version en fibre de verre, et une septième pour les scènes se déroulants à l'intérieur de l'habitacle)  , restaurée en 2012, et qu'elle se trouve à l'année aux Studios universal, sous vitrine, celle du Bourget ne pouvait qu'être une copie. Élémentaire.  Une fois l'usurpation attestée, restait à découvrir l'origine exacte de cette sublime contrefaçon. Un beau défi, lorsque l'on sait qu'il existe, de part les États Unis, des dizaines de fans hard boiled de la trilogie qui se sont confectionnés, à grand frais, la réplique de la voiture du premier acte de la série.
Dans ce cas, le moindre détail compte. Que nous avons compilé et recoupé.
Tout d'abord les dédicaces de Bob Gale (producteur et co-scénariste) et Robert Zemeckis sur le tableau de bord. Nous en déduisons qu'elle a participé à des conventions ayant une notoriété certaine ou autres concentrations de fans.



Nous nous orientâmes alors vers la personne la plus susceptible d'avoir participer à ce genre de manifestations, mÔsieur DeLorean (12 DeLoreans classiques sont devenues de parfaites machines à voyager dans le temps après être passées entre ses petits doigts boudinés. Qui dit mieux?), j'ai nommé Bob Moseley. Qui nous répondit promptement... Qu'aucune de ses copies n'a quitté les États Unis. Nous revoilà au point de départ. Sans doute ému devant notre désarroi, l'ami Bob nous dirigea vers l'un de ses frères de DeLorean, J Ryan, dont la sienne avait traversé l'océan Atlantique, pour se poser en Grande Bretagne. Nous savions déjà que la Time machine avait traversé la Manche. Les autographes sur le tableau de bord et la plaque apposée sur le boitier situé derrière le contacteur de mise en marche des circuits temporels...



...identiques à ceux du véhicule de J Ryan, nous confirmèrent que nous tenions enfin les origines de ce luxueux calque du véhicule de la plus populaire trilogie après les Star Wars (il y a plus de 3 Star Wars?? Ah oui? Première nouvelle!). 

 C'est donc de Los Angeles qu'est originaire notre DeLorean. Acquit à moindre frais, J Ryan (au premier plan) et Sean Bishop (l'autre donc) entreprirent rapidement la customisation de celle ci.

Ils commencèrent par passer  des mois à écumer les casses, surplus militaires, décharges, Ebay et salons de collectionneurs, afin d'amasser  les pièces et accessoires nécessaires à la "Time Machinisation" du coupé. Une fois tout cela assemblé, J Ryan put fièrement exhiber dans les divers rassemblements et salons le résultat de 4 mois de travail acharné.   

Et de rencontres en contacts, notre belle mécanique se retrouva chez nos voisins Grands Britons, où elle contribue à lever des fonds pour des organismes de bienfaisances. Alors soit, cette DeLorean Time machine est un ersatz que l'on fait passer pour un modèle ayant "joué" aux cotés de Micheal J. Fox et Christopher Lloyd, mais en finalité, c'est pour la bonne cause. Certes, l'aura d'un véhicule ayant été admiré sur grand écran par des millions de personnes à travers le monde offre un pouvoir d'attraction non négligeable. Mais devant un travail de ce niveau d'exigence, la passion de J Ryan se suffisait à elle même. Allez les gars, on passe l'éponge. Nous savons être magnanimes à la Strange Factory.

Petite bévue de la part des exposants : La plaque d'immatriculation "outatime" est celle de la version à fission nucléaire. La plaque correspondant à la version volante, ici exposée, devrait être en code barre.

C'est en devisant à bâton rompu sur le développement de l'article que vous lisez avec délectation en ce moment même, qu'Ysengrin et Vincent se demandèrent à quoi pourrait bien ressembler une pub pour la Time Machine, si dans le cas, peu probable, elle était commercialisée à grande échelle? Ils tentèrent de répondre à cette question existentielle avec la petite vidéo qui suit.

 "Peu importe le flacon, pourvu que l'on est l'ivresse". En définitive, qu'importe que cette DeLorean ne soit pas passée devant les caméras de Zemeckis. La dernière Time Machine originale n'étant visible que bien loin de nos contrées, cette parfaite réplique permit enfin à quelques vieux nerds, dont notre photographe Factoriste, de réaliser l'un leurs plus vieux phantasme : Se mettre au volant de la machine à voyager dans le temps la plus classe de l'histoire du cinéma. Et même si la voiture n'est qu'une copie, le frisson de plaisir qui parcouru l'échine de Stéph à ce moment là, était, lui, tout ce qu'il fut de plus vrai!