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Space Frontier : L'exposition "Science et Fiction", à la cité des sciences et de l'industrie de la Villette. Chapitre VIII et fin

 Depuis toujours, l'homme scrute les étoiles, en s'imaginant quelles civilisations exotiques sont susceptibles de vivre autour de ces multiples trous d'épingles qui percent la voute céleste.
S'il est maintenant admit, que la vie, sous quelques formes que ce soit, existe bel et bien ailleurs que sur notre pauvre vielle terre,  cosmologues et astronomes se demandent encore si nous sommes les seules entités "intelligentes" a peupler l'univers. Et si non, ces intelligences extra terrestres sont elles déjà parmi nous?
 Détails d'un tableaux du XIVe siècle représentant un homme traversant le ciel dans un engin en forme d'œuf effilé, personnage rouge portant un casque peint par des aborigènes d'Australie, bas relief Précolombien (voir photo ci contre) sur lequel on peu voir, avec un petit effort d'imagination, ce qui pourrait être un voyageur spatial, sans oublier la vision du prophéte Ézéchiel figurant dans l'ancien testament, sont autant d'indices que d'aucun pourraient interpréter comme des preuves irréfutables de la présence des E.T à travers l'histoire.
Pour la quasi totalité des cas, une recherche historique sérieuse suffit à démonter ces fabulations de chasseurs d'extra terrestres à la petite semaine, qui discréditent le travail des Ufologues patentés et reconnus.
Encore aujourd'hui, malgré la quantités de films amateurs, pour la plupart de gros canulars foireux, et de témoignages supposés de confiance, aucune preuve de la présence d'E.T sur terre n'a été apporté. Mais peu être que notre penchant naturel pour l'anthropomorphisme est responsable de notre incapacités à appréhender de tels êtres ? Longtemps nous avons cru que dans quelques endroits où la vie apparaisse dans l'univers, toute créature intelligente se rapprocherait, peu ou prou, de notre physionomie humaine. Nous savons aujourd'hui, avec certitude, qu'il n'en est rien! Il n'est plus absurde que d'imaginer une civilisation de végétaux intelligents, pour peu que la planète qui les abrite possède les conditions requises pour leurs développements. Il est même permit d'envisager une espèce doué de raison ayant la consistance...d'un nuage de gaz!
Une apparences loin des E.T exhibés dans l'ultime hall de cette fabuleuse exposition. Ce qui ne retire rien à leurs attraits et leurs capacités à nous propulser loin de notre bonne vielle planète malmenée.

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Son accès ouvert par une réplique d'Alien à l'échelle 1 (à la curieuse teinte ocre!!!), le hall consacré au E.T est composé de deux grandes vitrines perpendiculaires. La dernière salle de l'exposition n'est certes pas la plus riche, mais sans contexte la plus diversifiée de part le nombre de films et séries abordées.
Par soucis de concision, c'est la mort dans l'âme que nous nous sommes astreint à ne développer que les accessoires et costumes issues des œuvres les plus prestigieuses ou du moins marquantes.
Et quel autre film que "Rencontre du troisième type" peut prétendre mériter à la fois les qualificatifs de "prestigieux" et "marquant"?
Tout fraichement auréolé du phénoménal succès des "Dents de la mer", sortie deux ans auparavant, Steven Spielberg récidive avec "Close encounters of the third kind" dans le domaine du classique instantané! Ce film est à l'époque celui sur lequel Spielberg s'est le plus investi, et par la même, son plus personnel. Passionné d'ufologie depuis son plus jeune âge ("Firelight", l'un de ses premiers courts métrages datant de 1964, traité déjà de la visite d'E.T, mais bien moins attentionnés que ceux de "R.D.T.T"), il s'appliqua à retranscrire en images certains récits troublants et encore inexpliqués dont furent témoins de nombreuses personnes de part le monde. Le tout agencé dans un scénario (sur lequel il fut, chose rare chez le bonhomme, coscénariste) ciselé de main de maître, développant de nombreux thèmes chers au réalisateur : L'enfance, le couple, le refus de grandir...

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Impossible d'aborder "R.D.T.T" sans évoquer les fabuleux "ballets nocturnes" qui ponctuent le film. les ondoiements des "unidentified flying saucer" furent rendus possible, et surtout crédible,  grâce aux effets spéciaux optique de l'incomparable génie qu'est Douglas Trumbull, déjà à l'origine des images spatiales d'un autre monument du cinéma, "2001, l'odyssée de l'espace".
Quant aux E.T qui apparaissent en contre jour en toute fin du film, il prirent corps sous les doigts du mégalomane Carlo Rambaldi ("Ma qué, yé vé counstruire una King King comma lé vrai, et il va bouger commé lé vrai, yé lé joure sour la bible!!"). De nombreuses propositions furent faites à Spielberg pour donner vie aux E.T pacifistes, dont l'une des plus sérieuses ne fut pas celle d'avoir essayer de déguiser des chimpanzés monter sur des patins à roulettes!!! Finalement, ce furent de toute jeunes filles qui revêtirent les costumes et masques conçus par Carlo Rambaldi. Satisfait du résultat, Steven Spielberg se souvint de lui, lorsque en 1981 il lui confia la conception de l'extra terrestre le plus bankable de l'histoire du cinéma, "E.T".

Des E.T, il y en a pléthore dans la série "Babylone 5". Et pour cause: L'action du show se déroule au sein de la station spatiale Babylone 5, qui accueille les représentants des différentes races composants la communauté galactique.
Instiguer par le producteur scénariste Joseph Michael Straczynski,  la série a la rare particularité d'avoir été écrite dés le départ comme une saga devant se dérouler sur 110 épisodes, étalés sur cinq saisons. Chose exceptionnelle dans un milieu où le taux d'audience décide de la vie et de la mort des programme.
Joe Micheal Straczynski a son actif de nombreux Scénarios de comics, tel que "Fantastic four", "Thor", ou encore "Silver surfer". Il signa également le sublime scénario du film "l'échange"(2008), de Clint Eastwood, et de "Thor"(2011), de Kenneth Brannagh.

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Le show réclamant un nombre conséquent de créatures de toutes formes et aspects, ce n'est pas moins de trente artistes maquilleurs qui se relayèrent sous la houlette de John Vulich, concepteur du look des différentes races d'E.T peuplant la station spatiale. 
John Vulich débuta sa carrière de maquilleur en 1984 avec ce monument du slasher foireux qu'est "Vendredi 13, chapitre final". Mais c'est sur les plateaux de show télé qu'il passa la plus grande partie de sa carrière. Il inonda de mousse de latex les séries telles que "X-files", "Charmed", "Buffy contre les vampires", et son spinn-off "Angel", ou encore "Star Trek: new voyages".

Il faut bien se garder de ceux qui d'emblée déclarent vouloir votre bien. C'est la morale que pourrait nous délivrer "V", la série S-F 80's par excellence. Car sous couvert d'échanges technologiques, les reptiliens à aspect humanoïdes projettent ni plus ni moins que de faire de notre planète un énorme garde mangé!
Cette série créé par Kenneth Johnson, nous fit vivre de1983 à 1985 et en 24 épisodes, la résistance d'une poignée d'hommes et de femmes, luttant contre cet envahisseur bien trop propre pour être honnête. Sous couvert de science fiction, cette ambitieuse série rend avant tout hommage aux milliers de résistants, qui de part le monde ont lutté pour leurs libertés et leurs identités.

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Pour être un bon visiteur friand de chair humaine, il faut aimer porter la couleur orange, les épaulettes, et ne pas craindre de passer pour un agent d'entretien des autoroutes Françaises.
Des chemises hawaïenne de "Magnum", à celle en lambeaux de "l'incroyable Hulk", en passant par les froufrous de "Dr Queen, femme médecin"(et non "Dr Gouine, médecin de femme"...Pardon, je le ferais plus!), Brienne Glyttov consacra toute sa carrière au petit écran.

La pièce suivante est sans doute la plus petite de l'exposition. Mais petite par la taille uniquement. Car sa valeur artistique est toute autre.
Réalisée par le Suisse fou Hans R. Giger, ce concept art fait partie des travaux commandités par Ridley Scott pour donner vie à l'univers visuel du film qui allait marquer plusieurs générations et donner naissance à une licence financièrement juteuse. Car outre la créature éponyme à tête de pine, Giger designera le paysage de la planète sur laquelle se pose le Nostromo, ainsi que le vaisseau extra terrestre et son contenu : les fatidiques œufs d'Alien à l'origine de la décimination de l'équipage du Nostromo, et l'énigmatique Space Jockey, sujet de cet article.
Fossile d'extra terrestre ayant fusionné avec son poste d'observation, le torse éclaté, elle est la première victime de l'Alien que nous donne à voir le 2éme film de Ridley Scott.
Ce dernier lèvera le voile de mystère qui entouré cette étrange créature depuis plus de trente ans, en la plaçant au cœur de l'intrigue de son prochain film à sortir en Mai 2012, "prometheus". Conscient du rôle prépondérant qu'a joué l'artiste Suisse sur l'aspect graphique d' "Alien", Ridley Scott a de nouveau fait appel à H.R Giger pour conceptualiser certains éléments de l'un des films les plus attendu de 2012. Un gage de valeur qui ne fait qu'attiser un peu plus notre impatience.

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Comme toujours chez Giger, tout commence par une peinture.

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Une fois validé (mais pouvait il en être autrement?), le génie Suisse passe à la réalisation de la maquette.

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Et enfin, il concrétise grandeur nature l'une des plus fascinante créature que le cinéma de science fiction est pu nous offrir.

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Afin de rendre le décor encore plus volumineux qu'il ne l'était, Ridley Scott eu recours à l'un des plus vieux effets de plateaux de l'histoire du cinéma.
Lors des plans larges, il remplaça ses acteurs principaux par des figurants de petites tailles (des enfants, dont l'un été le fils de Ridley Scott). En forçant ainsi les rapports de tailles, ce simple tour de passe passe accentue, pour un coût minimum,  la majesté d'un décor déjà impressionnant.
Comme le démontrent les photos ci dessous.

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Photos extraites du film

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Photo de plateau

Le quatrième et dernier opus de la série "Alien", "Alien Resurrection" revisite les concepts graphiques de ces prédécesseurs. Des Aliens plus élancés, qui apparaissent pour la première fois en CGI dans quelques plans se déroulant sous l'eau, et des œufs qui ne laissent plus aucun doute quant aux allusions sexuelles qu'ils sont sensés inspirer.
Celui que nous découvrons à la Cité des Sciences est une version animée. Les câbles "tire-pousse", que l'ont aperçoit enroulés au pied de l'œuf, actionnaient les "lèvres", qui  s'ouvraient pour laisser jaillir le mortel Face Hugger.

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Responsable de cette mue, Nigel Phelps, "producer designer" du film de Jean Pierre Jeunnet, n'est pas étranger aux univers science-fictionnel et fantastique. Il occupa le même poste sur "Judge Dredd"(1995), "Prémonitions"(1999), "The Island"(2005), "la momie, la tombe de l'Empereur dragon"(2008), "Transformers, la revanche"(2009),  et "Transformers, la face cachée de la lune"(2011).

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Qui aurait pu croire qu'un film dont les héros, des "Blues Brothers" qui ne chantent pas "everybody needs somebody", mais se fritent avec d'improbables aliens, puisse ramasser plus de trois cents millions de dollars en fin de carrière, et engendrer deux séquelles aux aventures de ces deux douaniers inter galactiques? Ce succès dépassa les espérances de son réalisateur Barry sonnenfeld, pourtant coutumier des performances au box office ("La famille Adams", "Les valeurs de la famille Adams", "Wild wild west"...).

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  Les costumes sobres et stricts des "hommes en noirs", véritable légende urbaine, furent confiés à Mary E.Vogt. Ne retenir de son travail sur le film de Sonnenfeld son quasi plagiat des tenues des frères Blues, imposé par le titre même du film, relèverait de la facilité rédactionnelle. Et c'est pas le genre de la maison! Nous préférons noter sa formidable capacité d'adaptation, passant des costumes élaborés du chef d'œuvre de Tim Burton, "Batman le défi"(1992), au navet qu'est le "fils du mask"(2005), ou encore des "4 fantastiques et le surfer d'argent"(2007) au remake du "diner de con", "The dinner"(2010). Une carrière placée en grande partie sur les plateaux de films fantastiques et des comédies en somme. 

Un article à rallonge consacré à cette formidable exposition, toute entière dédiée à la science fiction, ne saurait se clôturer sans un tribut à la saga qui à relancer la S-F, et le space opéra en particulier, à une époque où aucun producteur n'y  misait plus un ticket resto.
Georges Lucas se battit pour son projet contre vents et marées, rafla la mise, relança l'industrie des effets spéciaux, et devint le mogul qu'il est aujourd'hui. Oubliant que ses films n'appartiennent plus en finalité à "LucasFilm LTD.", mais à son public. Public qui ne lui pardonnera jamais les multiples tripatouillages qu'il fit subir à sa trilogie "classique", à chacune de ses éditions, Blu ray inclus!
Sachant que Big Georges nous prépare une nouvelle édition 3D de ses trilogies, parions que les fans de la  première heure n'ont pas fini de fustiger celui qui les a pourtant tant fait rêver par le passé!

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incroyablement bien conservé malgré son grand âge, Greedo, le Romulien chasseur de prime, tout comme son compadre de la cantina Takeel le Snivvian, sont des créations de l'illustre Stuart Freeborn.
Génie de la prothèse, démiurge du latex, surdoué du maquillage, Stuart Freeborn débuta sa carrière en 1936, avec le bio pic "Rembrandt".
Mais c'est en 1968 qu'il rentrera au panthéon des mégas stars du maquillage que tout le monde s'arrache, en créant les singes de "2001, l'odyssée de l'espace".

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Pour "L'Empire contre attaque", Big Georges fit naturellement de nouveau appel à MONsieur Freeborn pour créer les nouvelles créatures qui peupleront la suite de ce succés planétaire. Créatures parmi lesquelles figure l'honorable Yoda, maître Jedi de son état (et doublure de Sonic à en croire sa prestation numérique de "L'attaque des clones"). Créé sur papier par Joe Johnson, Stuart Freeborn en modèlera la marionnette, qui sera animée par Franck Oz. Le papa de Kermit la grenouille lui prêtra également sa voix, dans les cinq épisodes dans lesquels apparaît le vieux sage aux oreilles pointues.

Ainsi s'achève la visite de cette expo dont tout les amateurs de science fiction sortirent avec des étoiles plein la tête et les yeux.
Ses organisateurs prouvèrent avec brio, si c'était encore nécessaire, que la Science-Fiction est un genre protéiforme, s'adaptant à toute les modes, toutes les époques. Il est même le seul genre à permettre une porosité entre la fiction et la réalité, en influençant celle ci. Rappelez vous: Nom de la première navette spatiale Américaine? Enterprise! Nom du projet militaire de protection spatiale de l'époque Reaganniene? "Star Wars"(ce que Georges Lucas désapprouva très ouvertement!!)!. Les exemples abondent.
Tout les grands projets commencent par un rêve. L'astronaute Claudie Haigneré va jusqu'à avouer l'influence qu'a eu ce genre qui nous est cher sur son choix de carrière : "Est-il certain certain que je me sois lancée, adulte, à la découverte de l'infini de l'espace si je n'avais, enfant, dévoré les romans de Jules Vernes, puis adolescente, été émerveillée par les récits d'Asimov?"(Préface du catalogue "Science & Science Fiction").

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Progrès scientifiques évoluant exponentiellement, changements climatiques, bouleversements écologiques et géopolitique, tensions sociales de par le monde... Notre quotidien est un formidable terreaux pour les auteurs de Science-Fiction actuel désirant extrapoler sur notre avenir de plus en plus sombre.
A nous de rester attentif à leurs avertissements, en n'oubliant pas que la Science-Fiction est, outre un genre voué au divertissement, un formidable miroir à peine déformant de notre présent. 

Special thanks:
A ysengrin, pour son aide discréte mais efficace,  à Steve, pour sa patience infini, et à Arnaud Grunberg, pour sa disponibilité et ses précieuses informations.

Vous avez zappé le début de l'article: Tout démarre ICI.



26/07/2011
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